(Shakespeare, Ravenscroft ~1654 ~1707, Lyly ~1553 ~1606)

Falstaff et les fées.

Tous en rond en un beau cercle,
Ainsi nous dansons, ainsi nous chantons,
Pied léger en avant, pied léger en arrière sur l'herbe verte
Vous tous ici, dedans, dehors, sur l'herbe verte.
Fées noires, grises, vertes et blanches
Vous les fêtards du clair de lune et des ombres de la nuit,
Vous les héritiers orphelins dont le sort est fixé,
Remplissez votre office et vos fonctions.
Mais jusqu'à ce que sonne une heure,
N'oublions pas notre danse traditionnelle
tout autour du chêne de Herne le chasseur
Prenez-vous par la main, mettez-vous en ordre,
Et vingt vers luisants seront nos lanternes
pour guider nos pas tout autour de l'arbre.

Mais restez ! Je flaire un homme du fond de la terre.
Ver infâme, tu fus rejeté même dans ta naissance.
Corrompu, corrompu et souillé de désir !
Un procès ! Vite, vite, ce bois va-t-il prendre feu ?
Autour de lui, o fées, chantez une chanson méprisante ;
Et tout en chantant, pincez-le tour à tour.
Pincez-le, pincez-le jusqu'au noir, jusqu'au bleu,
Les mortels effrontés ne doivent pas voir
Ce qu'est en train de faire la Reine des étoiles,
Ni fourrer leur nez dans nos séductions de fées.
Pincez-le jusqu'au bleu, pincez-le jusqu'au noir,
Qu'il en prenne pour son grade,
Ongles acérés pour le pincer jusqu'au bleu, jusqu'au rouge,
Jusqu'à ce que le sommeil berce sa tête vide,
Pincez-le, ô fées, chacune à son tour,
Pincez-le pour son infamie,
Pincez-le, brûlez-le et retournez-le
Jusqu'à ce que s'éteignent les chandelles, les étoiles et la lune.